sof-et-fil-a-noumea

Article rédigé par mon père.

Le caillou et ses îles vus par un zoreille à partir de la BD où il coinça la bulle.

Du caillou, je ne retiendrai pas l’expression péjorative « quel sale caillou », bien au contraire.

Ce caillou est fait d’authenticité : faire la coutume dans la tribu TENDO et passer une nuit dans une case après avoir partagé le bougna au cerf (faute de crevettes du jour) préparé avec passion par Julie et avoir palabré avec le chef de clan Jean-Claude, ça marque.

Que dire de la richesse des fonds marins, des coraux et des poissons, sans oublier les tortues : quelles merveilles pour les adeptes des palmes, masque, tuba tant à l’île aux canards, à l’îlot Maitre qu’au phare Amédée.

Que dire de la diversité des cultures Originelles Générées Maternellement (OGM) et des gens d’Origine Naturelle Génétique (ONG) : les Kanak, les Broussards avec le rodéo de la foire de Bourail, les Wallisiens qui sont plus forts que des turcs, les Vietnamiens qui ont réinventé la restauration collective avec leurs roulottes et leurs gamelles,… le tout dans une atmosphère de quiétude et de sérénité, de force tranquille au rythme des saisons. Les BD  de tonton Marcel résument bien ce monde à part, ce brassage, ce métissage, avec ces expressions qui parlent vrai (caisse à ignames, ma saumonée, nouzautes, poken, astiquer, …).

Que dire de la variété des paysages : la forêt noyée de Yaté, les forêts de niaoulis et de pins colonnaires, la mangrove du cœur de VOH, les plages de Boat Pass et de POINGAM, les roches noires de Lindéralique, la cascade de COLNETT,…

Que dire des bestioles de la Grande Terre : le tricot rayé, les roussettes, les margouillats, le cagou, le notou et j’en passe car je ne suis pas perruche.

Que dire de leurs légumes : l’igname, le taro, la patate douce, le manioc, … et de leurs valeurs rituelles pour les Kanak.

Que dire, si ce n’est de vous inviter à découvrir de vos propres yeux cet univers qui n’a rien d’impitoyable.

Des îles, je ne sais de l’île de Pins ou d’OUVEA, celle qui est la plus proche du paradis. Elles nous offrent des lagons aux couleurs extraordinaires, un sable des plus fins, des coraux inimitables, des poissons multicolores et de toutes les tailles du XS au XXL,… La nage dans la passe aux requins au nord d’OUVEA à proximité des Pléiades du Nord ne procure pas la même sensation que celle avec les tortues de l’îlot Maître : allez savoir pourquoi ?

En résumé, le drapeau de Kanaky synthétise bien le ressenti de ces deux semaines dépaysantes passées à l’autre bout du monde : le vert symbolise la terre, la nourriture, la richesse du sol et l’espoir; le rouge symbolise le sang versé dans la lutte et l’unité du peuple ; le bleu symbolise le ciel et l’Océan Pacifique ; le rond jaune symbolise le soleil sur lequel s’inscrit en noir la flèche faîtière qui représente l’édification de la société kanak, le chef de clan.

Un monde avec d’autres valeurs que les nôtres, avec un rythme de vie différent du nôtre, bref un autre art de vivre dans un environnement privilégié.

J’oublie certainement pas mal de choses, mais ce sont les sensations fortes ressenties qui me viennent à l’esprit et que je vous livre en l’état. Je pourrais parler des restaurants avec les poissons et le cerf à toutes les sauces, de mes premiers « pas » sur un paddle, des escargots de l’île des Pins, du centre culturel Jean-Marie TJIBAOU, des perruches d’OUVEA, de la BD, des cocoteraies, des bananeraies, des bagnes ayant reçu les communards, de l’or vert qu’est le nickel, du musée de Nouvelle-Calédonie et de l’art kanak, des accords de Matignon et de Nouméa, …

Mais la cerise sur le gâteau a été de nous retrouver en famille. Sophie et Philippe nous ont  reçus comme des rois et ce fut un réel plaisir de partager ces journées qu’ils ont su rendre magiques. Quelques photos immortaliseront ces moments d’une grande intimité. Le reste sera à jamais gravé dans nos esprits.

Toutes les bonnes choses ont une fin. Aussi, j’en terminerai en évoquant un souvenir de fin de séjour : une perle, de culture s’entend, à ma saumonée.